Les écoles à Fès


L'éducation traditionnelle, à Fès comme ailleurs, se voit bouleversée par les écoles de l'Alliance Israélite Universelle, dont la première voit le jour en 1862 à Tétouan. Elles initient les garçons comme les filles aux matières juives et profanes, négligées par l'enseignement traditionnel et permettent l'apprentissage de nouvelles professions.

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=> Em Ha-Banim ("Imabbanim")
L’école Em Abbanim de Fès aura vécu près d’un demi-siècle, et sa création en 1927 mérite d’être racontée. On trouvera tous les détails dans la récente mise-au-point faite par Georges Michel dans son remarquable site « A l’ombre du Zalagh, Madinat Fas » www.ouedaggai.wordpress.com
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Au début du siècle dernier, le Rabbi Zeev Halperin (rabbin ashkénaze) crée un premier établissement d’étude à Meknes puis promouvra son expérience dans d’autres villes du Maroc. Il prend aussi l’initiative révolutionnaire d’inviter les femmes à participer à son entreprise : elles joueront un rôle de premier plan lors de la création du réseau d’écoles primaires religieuses, les Talmud Torah d’Em Abbanim (Mère des enfants).
À Fès, Zohra Bensimhon, épouse du grand rabbin Mimoun Abendanan, fonda la première association regroupant les femmes des notables. Destinée au départ à favoriser l’éducation des enfants, l’association prit en charge non seulement le salaire des ma
tres, mais également la nourriture et l’habillement des élèves. Des volontaires leur cousaient des vtements, deux fois par an, à l’occasion des ftes de Pessah et de Souccot.
L’inauguration du b
timent du Talmud Torah Em Abbanim de Fès eut lieu le dimanche 23 janvier 1927. L’école accueille tous les enfants sans distinction, gratuitement pour les plus pauvres, moyennant des frais de scolarité pour les autres et les effectifs atteignent rapidement près de 700 enfants. L’enseignement traditionnel, donné par les rabbins et qui est purement religieux (apprentissage par cœur des passages de la Bible et du Talmud, prières, commandements de Dieu, etc.) bénéficie progressivement d’efforts de modernisation : amélioration des méthodes pédagogiques, l’instruction religieuse est complétée par les connaissances profanes indispensables, histoire, géographie, connaissances usuelles élémentaires; l’adjonction de cours de franais permet aux enfants à la fin de leur cursus religieux, vers 8-9 ans, de pouvoir intégrer l’école de l’Alliance.
L’enseignement de l’école de l’Alliance remplacera progressivement celui d’Em Abbanim. On continuera d’y enseigner l’hébreu et la liturgie. Notamment, lors des vacances d’été, à l’approche des grandes fêtes, les enfants pouvaient y apprendre certains textes et airs de la liturgie, qu’ils étaient fiers de chanter à la synagogue le moment venu (Ahot Ketana, etc).
La stricte discipline qui régnait à ses débuts, avec notamment la t’hmila qui punissait les élèves récalcitrants, s’est progressivement assouplie avec l’arrivée des méthodes occidentales modernes.


Ecole de l'Alliance => Photos
L'Alliance Israélite Universelle (AIU) fut fondée en France vers 1860 pour aider à l'émancipation culturelle des israélites. C'est le spectacle de l'abaissement où se trouvaient jetés par la rigueur de leur sort les israélites d'Orient qui avait déterminé Adolphe Crémieux aidé de Salomon Munk et de Sir Moses Montefiore à fonder cette institution dont la bienfaisante action s'est particulièrement fait sentir au Maroc.
L'Alliance remplit deux fonctions principales : intercéder auprès des autorités politiques dans le monde au bénéfice des Juifs persécutés, et développer un réseau scolaire visant à « moderniser » les Juifs d'Orient afin de permettre leur émancipation. L'objectif de l'Alliance est alors de répandre les bienfaits de la civilisation française dans le monde juif. Elle se pose comme représentante officielle du judaïsme français, sauf pour ce qui tient du culte, domaine réservé du Consistoire duquel elle demeure proche.

A Fès, elle fonde l'Ecole de l'Alliance, située près de la place du Commerce, à coté du Mellah, à l'emplacement de l'ancien cimetière.
L'école comprend deux ensembles de classes du primaire, l'un pour les garçons, l'autre pour les filles. Plus tard il y aura quelques classes professionnelles.
Les classes comportaient souvent plus de 50 élèves, mais il y régnait une discipline ferme et incontestée. Les instituteurs étaient respectés et aimés.

Une école de l'Alliance a été créée plus tard en Ville Nouvelle, dirigée par M. Benozillo.


On peut reconnaître
=> sur cette photo:
Les
Directeurs: M. et Mme Djivré
Les Instituteurs de
l'école des garçons: M. Benlolo, M. Cohen, M. Danan, M. Dayan, M. Guigui, M. Sadoun, M. Siboni, M. Simha, M. Zrihen, et M. Chalom Cohen (Rebbé Saleum), Maître d'hébreu…
Les Institutrices de
l'école des filles: Mme Aflalo Suzane, Mme Aflalo Odette, Mlle Lévy, Mme Ménaché, Mme Sadoun…
Il manque M. Abensour, pour la classe terminale des filles. Très craint par les élèves, il posait ses lunettes sur son bureau quand il devait s'absenter quelques minutes: ses lunettes surveillaient la classe.

Une école de l'Alliance a été créée plus tard en Ville Nouvelle, dirigée par M. Benozillo.

D'autres photos peuvent être vues sur => l
e site de l'Alliance

Le Lycée Mixte de Fès (aujourd'hui Lycée Ibn Hazm)

L'histoire de ce lycée et différents détails peuvent se trouver sur :
https://ouedaggai.wordpress.com/2019/11/03/le-lycee-mixte-de-fes

Chedy Hamayet a consacré => un site aux Anciens du Lycée Mixte de Fès

Plusieurs => photos de classe du Lycée Mixte rappelleront les visages de profs et de camarades.